InterMédia Magazine
n° 10611, 14 décembre 2009
Villes et territoires redorent leurs blasons
par Michel Texier, Rédacteur en Chef adjoint.
La vie des blasons est aussi tourmentée que celle des logos, qui se relookent fréquemment.
Les premiers ont souvent changé au fil de l’Histoire et de l’inspiration des peintres. Ils ont dis-paru en 1789, ressurgi sous Napoléon 1er avec des abeilles remplaçant les lys qui sont revenus sous La Restauration, repartis sous le Second Empire... Et perdurent toujours, neuf siècles après leur apparition.
Nées sur les champs de bataille (pour se distinguer de ses adversaires), les armoiries sont un puissant outil de communication el un signe très fort d’appartenance. « Elles préfigurent les logotypes tandis que leurs devises latines annoncent les base-lines des marques », explique Laurent Granier, un héraldiste lyonnais réputé. D’ailleurs, sous l’Ancien Régime, les marchands s’en servaient pour les enseignes de leurs boutiques.
Anciens versus Modernes. Le blason a pris un coup de vieux dans les années 80, quand les agences de publicité ont investi la communication territoriale en prônant la modernité du logo. Le premier fait de la résistance dans les villes ou territoires à fort passé historique (Lyon, Annecy, les Savoie...) en inspirant le second. Mais depuis quelques années, on voit des villages se faire dessiner un blason. Et même les particuliers s’y sont mis. « j’y vois un besoin de réenracinement », estime Laurent Granier.
Laurent Granier, héraldiste lyonnais, peintre officiel de l’Autorité héraldique de Flandre.