L’Eventail
N° 4, mai 2002
Les artisans de l’héraldique
par Philippe Farcy
L’héraldique, science des armoiries, fait son apparition pendant le Moyen Âge alors que les croisades nécessitaient des signes de reconnaissance rapides entre les armées alliées et les belligérants. Ensuite, il s’agira d’identifier les individus eux-mêmes lors des tournois puisque, de près ou de loin, les chevaliers sont méconnaissables sous leur casque et armure.
Si cet art nous semble uniquement arraché aux familles de qualité, il ne s’est jamais arrêté à la noblesse. La bourgeoisie s’est emparée de tout temps de ces emblèmes dont l’usage était et demeure libre, au contraire des titres nobiliaires. Il en est toujours de même aujourd’hui dans notre pays. Les villes en usèrent tout comme les gens d’Eglise, depuis les papes, en passant par les évêques, les archevêques, les abbés et les abbesses, Leur usage s’est encore développé dans le monde moderne puisque l’héraldique sert de repère pour une foule d’entreprises, à commencer par les automobiles. Les Porsche et les BMW portent toutes les écus des Wurtemberg d’une part et des Bavière d’autre part. Les chevrons de Citroën sont issus de la même eau : les exemples foisonnent. Chaque individu peut, s’il le désire, créer ses propres armoiries. Cela signifie que cet art est à la portée de tous et qu’il ne manque guère de perspectives.
Outre les destinations. l’héraldique s’exprime sur des supports variés et presque infinis. Papier, bois, métaux et fonte, pierre de France ou d’ailleurs, pierre bleue, soie sauvage, faïence, grès et porcelaine, argenterie, verre et cristal ainsi que des bijoux (chevalières et boutons), broderies ou tentures peuvent accueillir des blasons de toutes tailles.
Quelques artisans :
Laurent Granier (installé en France) se distingue par la création d’ex-libris, d’arbres généalogiques, et dans la réalisation de chevalières. Il décore le papier à lettres et les papiers gaufrés.
