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2011 - L’Héraldiste – The Heraldist (CA, FR)

L’Héraldiste – The Heraldist

Ottawa Valley Branch, The Royal Heraldry Society of Canada
Section Vallée de L’Ouatouais, La société Royale Héraldique du Canada
Fall – Automme 2010

Entretien

L’Héraldiste s’est entretenu avec Laurent Granier au sujet de ses armoiries. Diplômé en Histoire et en Lettres Modernes mais de formation graphique autodidacte, il a établi son atelier en 1995. Il crée des armoiries ou réinterprète et complète selon son style des armoiries déjà existantes pour une clientèle privée et de professionnels variée, et ce, dans le monde entier. M. Granier est peintre officiel du Vlaamse Heraldische Raad (Conseil Héraldique Flamand).

1. Que trouvez-vous attirant et qu’est-ce qui vous intéresse dans l’héraldique et les armoiries ?
Je pense qu’étant jeune enfant, j’ai été frappé et fasciné par la beauté plastique des armoiries. Bien plus tard, en lisant des traités d’héraldique, j’ai découvert l’immense richesse de la science héraldique et ses ramifications dans presque toutes les sciences humaines. L’héraldique est une des seules disciplines à combiner art, science et langue et en plus, elle le fait harmonieusement.
L’inventivité héraldique est infinie. Tous les jours, je découvre des armes fascinantes en me disant bravo, quelle imagination !".

2. Pourquoi avez-vous décidé de porter des armoiries ?
Si ma famille n’en avait pas eu, je m’en serai créées de toute façon ! J’ai ressenti très vite le besoin de me créer un cimier et une devise qui me soit personnelle cela tombait bien car nous ne connaissions rien des ornements extérieurs si tenté qu’il y en eu. J’aurai été malheureux de ne pas pouvoir apporter me touche personnelle. Porter des armes répond à un véritable besoin à un certain moment de la vie qui est très variable d’un individu à un autre. Je peux le constater tous les jours avec mes clients. En tout cas, il s’agit d’une sorte de jardin secret qui est paradoxalement public quand on se sert de ses armoiries cependant il reste toujours une part se secret qui ne se dévoile jamais complètement aux autres.
Je suis presque jaloux des armes de ma femme que je trouve sublimes. Elle a activement participé à leur création et elles les adore.

3. Pourriez-vous nous expliquer la symbolique de vos armoiries ?
N’ayant aucun écrit à ce sujet, j’en suis réduit à des suppositions. Mes ancêtres, petits nobles savoyards au XVIe siècle étaient de petits serviteurs de la maison ducale de Savoie. Les croix de tréflées de mes armes sont celles de St Maurice qui est le saint patron de la Maison de Savoie. Le vert est également une des couleurs de emblématiques de cette dynastie mais aussi celle de son ordre des Saints Maurice et Lazare qui a été mis en place par eux au XVIe siècle. S’agissait-il d’un hommage à leurs maîtres ? Je ne vois que cette explication.

4. Comment utilisez-vous vos armoiries aujourd’hui ?
Je les mets presque partout comme les plus fanatiques de mes clients ! Principalement, en identifiant visuel sur mon site internet professionnel, sur ma chevalière en jaspe sanguin (bloodstone) que je ne quitte jamais, sur mes cartes de visites pro et personnelles (elles portent également les armes de ma femme), sur mes ex-libris, sur mes bannières, pennons et autres flammes. Je n’en suis tout de même pas au point de les mettre sur ma voiture ou mes vêtements quoique je préfèrerais nettement les voir à la place des marques de prêt à porter qui se permettent de coloniser nos chemises et polos !
 
5. Avez-vous des projets liés à l’utilisation de vos armoiries ?
Je dois me refaire un ex-libris car il ne m’en reste presque plus. Cette fois, il sera entièrement en couleur.
Je projette de faire broder à la main une bannière par des artisans pakistanais. Une face sera aux armes de ma femme, l’autre aux miennes.
Ma femme aimerait une nouvelle chevalière gravée dans un saphir bleu (ah les femmes…).